Connaissez-vous l’activité qui intéresse le plus les Français souhaitant accéder au metaverse ? Acheter ! Cet attrait pour le shopping dans cet univers virtuel en 3D pourrait-il influencer le domaine de l’e-commerce, et créer un pont avec le commerce offline ? Ce concept immersif serait-il perçu par les consommateurs comme une évolution logique de l’achat en ligne ? Réponses dans le second volet de notre enquête sur le métavers !
Dans cet article
Quel est le point commun entre Carrefour, Ubisoft et Louis Vuitton ? Toutes ces entreprises françaises ont investi le metaverse ! Attentives aux nouvelles opportunités que représente un canal de vente supplémentaire, les marques se penchent peu à peu sur ce monde virtuel afin de promouvoir leurs produits et atteindre des consommateurs de plus en plus désireux d’y réaliser des achats. En effet, selon le premier volet de notre enquête, faire du shopping est une activité qui a été pratiquée dans le métavers par 58 % des Français y ayant accédé et qui intéresse 62 % des non-initiés intrigués par le concept de cet univers virtuel.
Ces tendances annoncent-elles une révolution dans le domaine de l’e-commerce ? Quelles sont les habitudes d’achat des consommateurs au sein de notre territoire ? Le métavers pourrait-il représenter une fusion entre commerce en ligne et commerce physique ? Quel rôle les Français lui attribuent-ils et quel avenir lui prédisent-ils ? De plus, quelle est leur perception des entreprises présentes dans cet univers immersif ? Telles sont les questions auxquelles répond GetApp dans la seconde partie de son étude consacrée au métavers, menée auprès de 1 010 particuliers hexagonaux. Une méthodologie complète est disponible à la fin de cet article.
Quelles sont les habitudes d’achat des consommateurs français ?
Un intérêt grandissant pour les achats en ligne
Avec une hausse de 13 % de son chiffre d’affaires entre 2020 et 2021, la vente en ligne a connu une hausse significative en Europe depuis la crise sanitaire. Pourtant, selon un rapport de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), l’e-commerce ne représenterait que 14 % des ventes du commerce de détail en 2021 en France, malgré une légère augmentation par rapport à l’année précédente. Aussi une préférence pour les achats en magasin serait-elle encore exprimée à l’intérieur de nos frontières.
Un point que révèle notre enquête, 48 % des particuliers hexagonaux interrogés affirmant privilégier ce mode d’achat. Toutefois, les achats en ligne séduisent aussi une partie des personnes de notre échantillon qui sont 31 % à les plébisciter. Par ailleurs, 22 % disent ne pas avoir de préférence, et donc apprécier acheter autant en magasin que sur le web.
Lorsque l’on se penche sur les catégories d’âge, toutes montrent un penchant pour l’achat en magasin, même celles ayant grandi avec Internet. Cela concerne ainsi :
- 59 % des baby boomers (personnes nées entre 1946 et 1964)
- 49 % des personnes issues de la génération X (nées entre 1965 et 1977)
- 41 % des personnes issues de la génération Y (nées entre 1978 et 1995)
- 48 % des personnes issues de la génération Z (nées après 1996)
Néanmoins, les jeunes générations sont bel et bien plus friandes d’e-commerce que leurs aînés : 39 % de la génération Y et 36 % de la génération Z valorisent ce mode d’achat (contre 24 % pour la génération X et 19 % pour les baby boomers).
Ces tendances semblent confirmer la part grandissante que l’e-commerce prend dans la vie des Français. Ainsi, quels avantages attribuent-ils à ce mode de consommation ?
Les achats en ligne, synonymes de bonnes affaires, de rapidité et de simplicité
Afin d’évaluer la place que le métavers pourrait avoir dans l’e-commerce à l’avenir, nous avons tout d’abord voulu savoir quelle était la perception des Français des achats sur Internet et leurs habitudes de consommation sur ce médium.
Parmi tous les sondés préfèrant faire du shopping en ligne, 48 % estiment que les prix y sont plus intéressants quand d’autres mettent en avant une plus grande rapidité (47 %), simplicité à trouver les articles désirés (46 %) et variété de produits (42 %) qu’en magasin.
La praticité de l’achat en ligne est ainsi principalement valorisée par nos répondants ayant un penchant pour l’e-commerce. Certains aspects de cette pratique s’avèrent particulièrement faciles comme :
- Naviguer sur le site web de la boutique (selon 64 % des répondants préférant faire leur shopping en ligne)
- Payer ses achats (62 %)
- Faire ses achats rapidement (61 %)
- Parcourir les articles (58 %)
Ces avantages favoriseraient donc l’achat sur le web mais quels biens ou services y acquière-t-on ? L’ensemble des Français interrogés tend à acheter principalement en ligne des produits communément dématérialisés comme des voyages ou activités touristiques (50 %), des billets pour des événements (49 %), de la musique (37 %) ou encore des jeux vidéo (28 %).
En revanche, en ce qui concerne certains produits matérialisés, les achats en magasin sont nettement préférés. Cela concerne majoritairement les voitures (76 %), les courses alimentaires (75 %), les biens pour la maison (56 %) ainsi que les produits cosmétiques (50 %). À noter que les vêtements (43 %) ou encore les appareils électroniques (43 %) sont de plus en plus achetés en ligne, probablement en raison de politiques de retour ou d’échange facilitées.
Retrouverait-on les mêmes tendances d’achat dans le métavers ? Quel rôle cet univers virtuel immersif pourrait jouer dans le monde du commerce ?
Un intérêt grandissant pour faire ses achats dans le metaverse ?
Une majorité de Français voudraient faire du shopping dans le metaverse
Quand on demande à notre échantillon si faire du shopping virtuel en 3D dans le metaverse pourrait les intéresser, 51 % répondent par l’affirmative quand 28 % ne montrent aucun attrait et 21 % ne sont pas sûrs.
Ainsi, cet univers immersif pourrait intriguer une courte majorité de consommateurs français. De plus, il est à souligner que cet intérêt se révèle plus fort parmi les plus jeunes : 58 % des sondés de la génération Y et 66 % de la génération Z ont exprimé une volonté de faire des achats dans le métavers (contre 32 % des baby boomers et 44 % des répondants issus de la génération X).
Des opportunités que pourraient donc saisir les entreprises de l’e-commerce en envisageant le metaverse comme un canal de vente supplémentaire. Cependant, quels freins peut-il représenter ? Lorsque l’on interroge l’ensemble des personnes réfractaires ou indécises de notre panel, 46 % craignent une dépendance accrue à la technologie, 40 % ont peur que le métavers remplace la réalité, 31 % ne s’intéressent tout simplement pas à ce type d’innovation et 28 % s’inquiètent de l’utilisation de leurs données personnelles.
Les inconvénients mis en lumière, il revient aux entreprises d’également étudier les habitudes d’achat qui pourraient prévaloir dans le metaverse et les avantages qu’il suppose pour les consommateurs intéressés.
Quid des produits que les consommateurs français achèteraient dans le métavers ?
Savoir ce que les consommateurs français auraient tendance à acheter dans le métavers est primordial pour les entreprises avant de se lancer dans la commercialisation de leurs produits ou services sur ce médium. Parmi tous les secteurs qui peuvent être représentés dans cet univers virtuel, la mode semble bénéficier d’un attrait certain.
En effet, 77 % des sondés intéressés par l’idée de faire du shopping dans le metaverse y achèteraient des vêtements. Une catégorie de produits dont l’achat en magasin reste courant. Aussi la possibilité qu’offrirait le metaverse de voir des tenues en 3D et de les essayer pourrait-elle favoriser davantage leur achat sur Internet. D’autres produits matérialisés ont également été plébiscités comme les appareils électroniques (44 %) et les biens pour la maison (42 %).
Certains produits dématérialisés, particulièrement plébiscités lorsqu’il s’agit d’achats en ligne, auraient aussi la cote dans le métavers à l’instar des jeux vidéo (pour 46 % des sondés intéressés par le shopping dans ce monde virtuel) et des voyages ou activités touristiques (42 %).
Ces résultats mettant en avant un intérêt aussi bien pour les produits matérialisés que dématérialisés supposent-ils que le métavers pourrait représenter un pont entre e-commerce et commerce offline pour les consommateurs ?
Le métavers : l’avenir des achats en ligne ?
La réponse est majoritairement “oui” quand on interroge les Français intrigués par le shopping en 3D. En effet, 87 % d’entre eux considèrent que le metaverse peut combler le fossé entre l’achat en ligne et l’expérience d’achat en magasin, 50 % envisageant cette possibilité “d’une certaine façon” et 37 % “complètement”. Est-ce à dire que le métavers sera synonyme de révolution dans le commerce ? Pour 43 % des consommateurs intéressés, cet univers virtuel immersif remplacera le shopping en ligne tel que nous le connaissons quand 34 % ne sont pas de cet avis et estiment qu’il deviendra aussi populaire que les achats sur Internet et en magasin. À noter que seuls 8 % pensent qu’il s’agit d’une tendance passagère.
De ce fait, le métavers aura bel et bien une influence pour certains consommateurs français et serait même source d’avantages. Pour 55 % des répondants intéressés par l’achat dans cet univers, ce canal de vente pourrait permettre de tester des produits à l’aide de la réalité virtuelle. D’autres bénéfices ont été mis en avant par ce public comme :
- Avoir une expérience divertissante (48 %)
- Profiter d’une expérience ultra personnalisée (43 %)
- Pouvoir découvrir les derniers produits sans faire la queue ou entrer dans un magasin (41 %)
- Faire du shopping de façon plus pratique (41 %)
À ces avantages s’ajouteraient également des inconvénients pour les personnes intriguées par le shopping dans le métavers. Aussi concernent-ils principalement :
- Le prix élevé de l’équipement nécessaire pour y accéder (45 %)
- L’absence de protection contre les arnaques ou les contrefaçons (39 %)
- Une protection insuffisante contre les utilisateurs malveillants (38 %)
- Des risques relatifs aux données personnelles (37 %)
- L’impossibilité de réellement essayer avant d’acheter (35 %)
Des problématiques que les entreprises de l’e-commerce se doivent de prendre en compte si elles veulent satisfaire ce public et susciter la confiance de l’ensemble de leurs clients existants ou potentiels. Par ailleurs, il est à souligner que des appréhensions liées à la protection des données sont exprimées aussi bien par les consommateurs intéressés par ce concept que par ceux réfractaires ou indécis.
Associé à des craintes diverses et variées, relatives aussi bien aux coûts qu’à l’utilisation des données, aux cyberattaques ou à une expérience client incomplète, le metaverse pourrait-il avoir un impact sur l’image de marque des entreprises qui y sont présentes ou qui envisagent de l’être ?
Le metaverse a-t-il un impact sur la réputation d’une entreprise ?
Pour une majorité des consommateurs interrogés (60 %), la présence de leur marque préférée sur le metaverse ne changerait pas l’image qu’ils se font d’elle. En revanche, 31 % considèrent que ce facteur l’améliorerait quand ils ne sont que 9 % à penser que cela aurait des conséquences négatives.
Ainsi, l’impact sur l’image de marque d’une entreprise est relativement minime et sa réputation externe resterait intacte. Cela serait-il également le cas en interne si une organisation envisageait, par exemple, d’organiser des réunions ou des événements dans le métavers ? 48 % des employés interrogés tenteraient l’expérience même si l’idée leur est inconfortable et 35 % seraient ravis d’essayer. À noter qu’ils ne seraient qu’une minorité à exprimer des sentiments tranchés : seuls 11 % verraient cette décision comme une bonne raison de démissionner et 6 % se montreraient très enthousiastes. Ce qui confirme que la présence d’une entreprise dans le metaverse ne change pas spécialement son image ou sa marque employeur.
Metaverse et e-commerce : quelles problématiques doivent-elles être prises en compte par les entreprises ?
En conclusion, bien que le metaverse ne soit pas totalement abouti, il est déjà perçu par les grands groupes et certains consommateurs français comme l’avenir de l’e-commerce. Ce qui pourrait inciter les entreprises plus petites à promouvoir leur marque au sein de cet univers virtuel immersif.
En permettant de visualiser des articles en 3D voire de les essayer, ce canal de vente supplémentaire favoriserait l’acquisition de produits matérialisés dont l’achat en magasin est habituellement préféré, et créerait, par conséquent, un pont entre commerce sur Internet et commerce physique.
Aussi, en constituant à terme une évolution naturelle de l’achat en ligne, le métavers pourrait-il être source d’opportunités pour les entreprises de l’e-commerce. Pour ce faire, les structures qui souhaitent se lancer dans l’aventure devront faire en sorte de combiner les avantages non seulement de l’achat en ligne comme des prix plus intéressants ou un shopping plus rapide mais aussi de l’achat en magasin comme le fait de se faire une idée précise des produits. Ceci en veillant à proposer les bénéfices supposés du métavers tels que permettre de vivre une expérience client divertissante et ultra personnalisée.
Par ailleurs, les appréhensions liées au metaverse se devront d’être prises en compte. En plus du prix élevé de l’équipement nécessaire, de l’absence de protection contre les arnaques ou d’une protection insuffisante contre les utilisateurs malveillants, des craintes relatives à la protection des données personnelles ont été exprimées par les consommateurs intéressés par le concept ainsi que par les particuliers réfractaires ou indécis. En ces temps où les Français se montrent de plus en plus soucieux de l’utilisation qui est faite de leurs informations, cette problématique ne doit pas être négligée au moment d’investir le métavers.
Méthodologie :
Pour collecter les données de ce rapport, nous avons mené une enquête en ligne entre octobre et novembre 2022 regroupant la participation de 1 010 particuliers. Les critères de sélection des participants étaient les suivants :
- Réside en France
- Âgé(e) entre 18 et 76 ans
- Capable d’identifier correctement la définition du metaverse