Ce post a été publié pour la première fois en août 2019, puis mis à jour en juillet 2022.
Étape clé de la technologie et de l’informatique de l’avenir, 2030 verra ce secteur s’adapter pour fournir de la valeur aux entreprises par le biais de produits et services innovants. Actuellement, les services informatiques sont quelque peu compartimentés et peinent à se délester des processus établis qui les régissent. Par conséquent, ils manquent d’agilité et de nombreuses parts de marché du secteur numérique leur passent sous le nez.
Dans cet article
Ces services ne pourront s’imposer sur le marché que s’ils parviennent à aligner leurs stratégies informatique et commerciale pour gagner en agilité et réactivité. Pour ce faire, il leur faudra adopter des techniques de gestion collaborative et autonomiser les professionnels de l’informatique.
Dans cet article, en plus des défis futurs de ce secteur, nous vous présenterons nos 10 prévisions sur l’avenir de l’informatique.
Quelles sont les prévisions sur l’avenir de l’informatique ?
Voici donc nos prévisions sur l’avenir de l’informatique en 2030 :
10 prévisions sur l’avenir de l’informatique
1. Accélération du cloud : une large majorité des données commerciales seront stockées sur le cloud et non dans les data centers des entreprises. En France, la stratégie d’accélération du cloud lancée par le gouvernement pour accompagner la numérisation de la société pourrait bien porter ses fruits d’ici 2030. En Europe, le marché du cloud connaîtra un succès fulgurant en atteignant les 300 à 500 milliards d’euros, contre 53 milliards en 2020.
2. Everything-as-a-Service : en plein essor, les solutions offertes en tant que service (Software-as-a-Service ou SaaS, Infrastructure-as-a-Service ou IaaS et Platform-as-a-service ou PaaS) continueront de gagner du terrain, pour créer un secteur informatique flexible et propice à l’innovation, où tout est disponible en tant que service (Everything-as-a-Service ou XaaS).
3. Expansion de la 5G : un réseau 100 % 5G est attendu pour 2030. Ce réseau évolué offrira des connexions haut débit sans latence, qui donneront lieu à des avancées exponentielles de l’Internet des objets (IoT) et des jumeaux numériques (Digital Twin) dans le secteur industriel. En France, l’accélération de la 5G sera visée pour assurer la compétitivité de l’industrie locale. Déjà lancés dans la course à la 6G, la Chine, les États-Unis, le Japon et l’Europe auront commencé à développer les premiers réseaux de ce genre.
4. Essor de l’edge computing : l ’informatique de périphérie, ou “edge computing”, permettra de traiter les données locales en temps réel, afin d’améliorer les systèmes d’IoT tout en réduisant le trafic réseau sur le cloud. Capables de communiquer de plus en plus efficacement entre elles, les machines à capteurs prendront des décisions sans intervention humaine et pourront se réparer seules.
5. Banalisation de la réalité virtuelle : la réalité virtuelle sera présente non seulement dans de nombreux domaines tels que la santé, le commerce ou les programmes de formation des salariés mais aussi dans la vie quotidienne des particuliers. Selon une étude menée par Gartner (article en anglais), 25 % de la population passeront une heure par jour dans le métaverse d’ici 2026.
6. Multiplication des données analytiques : provenant de sources de plus en plus variées, les données analytiques permettront d’ améliorer les algorithmes de machine learning, de renforcer l’ analyse prédictive et d’informer presque tous les processus de prise de décisions.
7. Amélioration de l’intelligence artificielle : les progrès réalisés dans les domaines de l’intelligence artificielle, de la robotique et de l’automatisation augmenteront considérablement le rendement et la productivité aux dépens de certains postes dans les secteurs de la saisie de données, du service client et de la fabrication. Ces postes obsolètes feront place à de nouveaux emplois notamment dans les secteurs de la santé, de l’informatique, de la recherche ou de l’industrie.
8. Centralisation des terminaux : les plateformes de gestion unifiée des terminaux ou Unified Endpoint Management ( UEM) contrôleront l’ensemble des nœuds périphériques à partir d’une seule et unique interface, ce qui permettra d’augmenter la visibilité sur le réseau et de renforcer la cybersécurité.
9. Influence de la blockchain : la technologie blockchain (ou chaînes de blocs) aura un impact sur les entreprises à plusieurs niveaux, dont la gouvernance, la chaîne d’approvisionnement, la conformité et la gestion des collaborateurs.
10. Sensibilisation globale à la confidentialité : prenant exemple sur l’Europe avec l’introduction du règlement général sur la protection des données (RGPD), de nombreux pays industrialisés (les États-Unis inclus) passeront des lois exhaustives relatives à la confidentialité des données.
Clé de voûte d’avancées telles l ’intégration des systèmes, l’accélération du développement des produits et l’amélioration de l’ expérience client, l’automatisation des services d’assistance et l’externalisation de l’infrastructure permettront au secteur informatique d’aider les entreprises à mettre en œuvre leurs stratégies commerciales.
L’émergence du leadership citoyen en informatique n’est que le début d’une tendance qui se normalise peu à peu. C’est un rôle plus consultatif que l’avenir réserve au secteur informatique, un rôle qui lui permettra d’aiguiller les initiatives commerciales et de veiller à ce que les entreprises atteignent leurs objectifs de transformation numérique.
Les collaborateurs les plus doués sauront identifier et mettre en œuvre leurs propres solutions technologiques. Les plateformes low code et no code seront plus répandues et permettront aux collaborateurs de contribuer de façon plus concrète. Enfin, les solutions de business intelligence s’intégreront aux applications communes et seront accessibles à tous les collaborateurs, quelles que soient leurs compétences.
L’avenir de l’informatique réside dans l’autogestion
Encore récemment définie par son refus des codes lui étant imposés par la société, la génération Y a vieilli. En 2030, elle aura entre 33 et 48 ans. Sa vision de l’entreprise sera devenue la norme. Collaboration, agilité et pluralisme ne seront plus uniquement des valeurs désirables. Elles seront indispensables.
Aujourd’hui composées de personnes dont les fonctions, les compétences ou l’expérience s’apparentent, les équipes ou POD (ou toute autre structure, quel qu’en soit le nom) devront être composées d’individus dynamiques, issus de milieux variés et capables de résoudre rapidement toutes sortes de problèmes. Pour en arriver là, l’avenir du secteur informatique devra intégrer une grande part d’autogestion.
À quoi peut-on s’attendre ?
Le leadership décentralisé sera plus répandu
L’ holacratie est un système de gestion sans responsables qui se distingue du modèle hiérarchique pyramidal “top-down”, lui préférant un style de gestion d’entreprise basé sur des cercles de responsabilité disséminés.
Loin d’être anarchique ou désorganisée, l’holacratie est régie par une constitution. L’absence de responsables est compensée par la polyvalence des collaborateurs qui, outre leurs fonctions diverses, assument des responsabilités de leadership propres à leurs compétences. Favorisant l’autonomisation des collaborateurs et l’utilisation de mécanismes fail fast, qui permettent aux entreprises d’atténuer l’impact de leurs échecs, ce système présente toutefois des inconvénients majeurs, tels que les sempiternelles réunions d’attribution des responsabilités.
Adoptée en partie par plusieurs grands noms de la technologie, l’holacratie fait état d’un succès mitigé. Filiale d’Amazon spécialisée dans la vente de chaussures, Zappos est l’une des entreprises les plus connues s’étant fondée sur ce modèle holacratique. Faisant place à la déception, l’engouement initial suscité par ce modèle s’est vite dissipé, comme expliqué dans cet article consacré à Zappos.
Il ne reste alors que deux options au modèle holacratique : sombrer dans l’oubli, comme une mode sans lendemain, ou renaître de ses cendres, en adoptant un ensemble d’idées plus consolidées.
Agile, DevOps et BizOps : bouleverser les workflows traditionnels
Inventé dans le but d’améliorer le rendement des équipes de développement de logiciels par le biais de la collaboration, de la résolution des problèmes itératifs et de l’amélioration continue, le workflow agile est un bon compromis.
Aujourd’hui, il s’étend à d’autres secteurs sous forme de principe directeur. Les pratiques agiles se sont développées et leurs principes se retrouvent désormais un peu partout, du conseil d’administration à la durabilité des équipes.
En 2001, le manifeste du modèle agile établit quatre valeurs, dont la principale préconise l’importance de placer les individus et leurs interactions au-dessus des processus et outils. Cet enjeu deviendra primordial pour les entreprises cherchant désespérément à s’adapter à des technologies en évolution constante ainsi qu’aux opportunités commerciales qui en résultent et la communication sera un facteur clé dans l’atteinte de cet objectif. Les méthodologies à caractère agile, telles que les systèmes Scrum et Kanban, encouragent une communication transversale et permettent de visualiser les workflows. Ces outils se retrouvent dans une grande gamme de logiciels de gestion de projets.
Dérivé des pratiques agiles, le modèle DevOps associe développeurs et activités pour favoriser l’automatisation (dans la mesure du possible), le travail incrémental et la réduction significative des délais de livraison.
D’autres versions de ce modèle ont également vu le jour, tel le DevSecOps qui intègre des principes de sécurité dès le départ. Le modèle BizOPs va plus loin, alignant la stratégie commerciale sur les activités pour identifier les opportunités et les priorités.
Les organisations compartimentées et basées sur les processus s’adaptent mal au changement et auront plus de difficulté à répondre aux exigences croissantes des clients. Capables d’harmoniser les différents éléments d’une entreprise, les pratiques agiles prennent progressivement la place de cadres de travail plus rigides, comme l’ ITIL.
Donner aux autres la liberté de prendre l’initiative
À l’avenir, le mot d’ordre des leaders sera “diriger de l’arrière”. Ils chercheront à créer une culture centrée sur la communication, la souplesse et l’adaptabilité.
La notion de diriger de l’arrière vient de l’ interprétation d’un extrait autobiographique de Nelson Mandela, selon lequel un leader est tel un berger.
De leur côté, les professionnels de l’informatique devront être encouragés à travailler dans d’autres domaines et à s’adapter à de nouveaux environnements. Il leur faudra impérativement garder l’œil ouvert pour identifier, coordonner et déployer les ressources informatiques selon les besoins.
Les responsables informatiques de l’avenir favoriseront l’expérimentation, la réflexion et l’adaptation, afin d’aider leurs collaborateurs à s’autonomiser et à faire preuve de créativité dans leur travail au sein d’autres secteurs d’activité.
Qu’ils collaborent avec des concepteurs pour améliorer l’apparence des produits ou avec des anthropologistes pour mieux comprendre le comportement des utilisateurs, les professionnels du secteur informatique de l’avenir devront chercher à favoriser l’innovation et à optimiser l’expérience client.
Au lieu d’élaborer des plans concrets et de formuler des directives propres à l’informatique, les leaders de l’avenir établiront des objectifs à long terme pour leur organisation et veilleront à ce que leurs équipes aient tout ce dont elles ont besoin pour les réaliser.
En clair, que nous réserve l’avenir de l’informatique ?
Les structures rigides et basées sur les processus finiront par disparaître au profit d’organisations polyvalentes, orientées client. Cette transition reposera sur leur capacité à faire fusionner les domaines fonctionnels, simplifier les processus et coordonner les ressources, pour déployer rapidement de nouveaux produits et services innovants.
Finies les structures chaotiques, composées d’un nombre incalculable d’équipes peu cohérentes. Plus agile, l’avenir du secteur informatique intégrera un ensemble de ressources collaboratives.